ALBÉRIC MAGNARD
1865-1914
Sonate pour violoncelle et piano.
ROPARTZ
Sonate pour violoncelle et piano n° 2.
Alain Meunier (violoncelle),
Anne Le Bozec (piano).
Le Palais des dégustateurs.
Si Magnard et Ropartz, tous deux disciples de Franck et d’Indy, étaient liés par une profonde et franche amitié, leurs œuvres témoignent de personnalités très différentes. La Sonate pour violoncelle et piano n° 2(1919) du second affiche un lyrisme intense mais volontiers méditatif, chacun de ses trois mouvements commençant par l’indication Lent. Les échos de musique bretonne du finale animent à peine
cette beauté un peu austère. La sonate de Magnard, son ultime opus chambriste (1910), montre au contraire une énergie puissante et une tension rythmique dont Roussel se souviendra. Enchaïîné aux trépignements du Scherzo (où passe le fantôme du Roi des aulnes de Schubert), le Funèbre, avec ses morsures en pizzicatos, ses douloureuses réminiscences, ses longues phrases tendues, sa marche inexorable, nous bouleversent.
L’archet magistral d’Alain Meunier est accompagné avec une attention sans faille par le délicat Pleyel de (1917) d’Anne Le Bozec. Leur discours captive, sans toutefois faire oublier, chez Magnard, la réussite signée jadis par Xavier Philips et Huseyin Sermet (Valois). Chez Ropartz, les nouveaux venus font jeu égal avec la récente version de Viviane Spanoghe et Jan Michiels (Etcetera), et celle de Raphael Pidoux et François Kerdoncuff (Timpani). Il est dommage que les interprètes n’aient pas complété leur programme par la Sonate n° 1 de Ropartz : le minutage l’autorisait
pourtant.
Jean-Claude Hulot