Franz Schubert
Impromptus opus 90 D.899. Sonate D.960
Jean-Claude Vanden Eynden (piano)
CD Palais des Dégustateurs PDD009
Ce Schubert d’airain, mené avec certitude et une technique impeccable, impressionne. Le toucher se fait aussi chantant dans l’Impromptu n°2, fluide et sans absence. D’un impromptu à l’autre, les partitions offrent des pâtes sonores totalement individualisées. Nul excès dans ces lectures qui n’ont rien de spontané ou d’austère: elles semblent mesurer le temps (celui qui reste) avec élégance comme dans l’opus en la bémolmajeur, porté par d’infimes respirations. C’est finalement cette rigueur et l’absence de maniérisme qui donnent l’illusion de la simplicité. L’amertume des premières mesures de la Sonate en si bémol majeur place l’auditeur dans un espace d’une magnifique hauteur de vue. Pas de dramatisme inutile, mais un resserrement progressif des tensions. La ligne de chant n’est jamais en rupture dans l’Andante sostenuto qui annonce, ici, les dernières pages de Schubert. Ce testament musical s’ouvre progressivement à la lumière. Jean-Claude Vanden Eynden s’est approprié cet univers sans en trahir l’émotion originelle. Après cet excellent Schubert, espérons entendre le même interprète dans d’autres répertoires classiques ou romantiques.
Stéphane Friédérich